La Collection de DVD # 19 "Performances Akenaton"
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Performances Akenaton
1988 -2008
Akenaton est un collectif créé en 1984 en Corse, composé de Philippe Castellin et de Jean Torregrosa. Producteur d’événements, éditeur (revue et site Internet Doc(k)s), pionnier des poésies informatiques, activiste du réseau de l’art-action et des poésies expérimentales, Akenaton se propose de mettre en œuvre des dispositifs résolument « Intermedia » (terme forgé par Dick Higgins), dans lesquels il n’est plus possible (ni souhaitable) de distinguer une quelconque appartenance à un champ d’inscription strict, tel que la littérature, la musique ou les arts dits visuels. Prenant appui sur les problématiques relatives à une forme de critique sémiotique portée par les diverses expérimentations poétiques au cours du XXe siècle (poésies concrète, visuelle, sonore, action), mais également sur l’élaboration de formes processuelles instaurant un rapport privilégié au corps, à l’activité et à l’environnement dans l’art de la même période (particulièrement dans leur dimension performative), Akenaton s’est forgé une modalité d’intervention qualifiée à partir de 1987 d’install’action, et dont le présent DVD donne un aperçu substantiel.
Ainsi, ce DVD offre neuf enregistrements vidéos de neuf install’actions réalisées depuis vingt ans, dans des contextes aussi divers qu’un festival de poésie à Tarascon en 1989, ou encore le Centre Georges Pompidou en 2002. On y découvre un duo préoccupé de considérations esthétiques, politiques et philosophiques parfaitement actuelles, dont la démarche se caractérise par une intensification croissante, au fil du temps, des rapports d’intrication entre les différents moyens mis en œuvre (verbaux, actifs, objectuels, iconographiques, analogiques et numériques). Véritables laboratoires en mouvement, il ressort de ces install’actions l’impression d’une anthropoïétique assumée, mais également d’une capacité visible, autant que lisible, à manipuler des matériaux extrêmement hétérogènes (fioles d’encres, pierres, bandes magnétiques, programmes informatiques, grains de riz etc.), comme autant de signes tangibles qu’il convient d’articuler et de révéler dans le moment de l’action. Ce faisant, ces install’actions opèrent une ouverture vers de nouveaux « espaces de langage », ce dont témoigne la proposition suivante extraite de Man/œuvre (1996) : « Le poème est la somme de l’ensemble infini des formes à l’intérieur desquelles il se sent toujours également à l’étroit ».
Cyrille Bret